vendredi 12 septembre 2025

Amis pour toujours....

 Une vieille fiction retrouvée ..Cette histoire va où elle veut...Elle est un peu brouillonne , un peu cul - cul la praline , 😂mais elle me fait passer le temps et c'est tout ce qu'il me faut !!

Un jour elle m'a abandonné..lâchement !

 J'étais petit, environ 3 ans, elle a déplié un à un tous les doigts qui s'accrochaient à ses cheveux, à ses bras...Lâche moi disait elle, tu es grand maintenant, il faut aller à l'école...ça veut dire quoi être grand ;..moi, je me sentais petit, je n'avais jamais quitté ses jupes, c'est tout juste si je dormais tout seul dans mon lit...j'étais resté si longtemps accrochée à elle, à ses seins généreux, que j'avais déjà vécu un véritable drame lorsqu'elle m'avait éloigné de son lit...Mon père râlait ...Elle me couchait, soi-disant pour m'endormir dans le grand lit de leur chambre, tous les soirs mon père avec moultes précautions me déposait dans mon lit et une heure après, je sentais le froid m'envahir...j'étais seul, il faisait noir, les monstres étaient sous le lit et je fuyais silencieusement vers la chaleur protectrice de ma mère...qui tellement habituée à mes terreurs nocturnes ne se réveillait même plus, elle ouvrait simplement les draps et je me lovais dans sa chaleur ...Enfin, je pouvais dormir tranquillement, les monstres étaient ailleurs ..Jusqu'au jour, où mon père ferma la porte à clé....Je poussai, tapai, criai, hurlai, pleurai...Rien n'y fit...La porte resta close..Je m'endormis tout contre le bois froid avec de gros sanglots plein le cœur...

Ma mère me découvrit au matin..Je la sentais triste, mais mon père très déterminé me fit comprendre que c'était terminé...J'étais un grand garçon, j'avais une jolie chambre et je devais dormir dans mon lit avec mes doudous....

Lorsque le soir tombait, j'étais tétanisé..On dut instaurer un rituel anti monstres, installer une guirlande de petites lumières destinées soi disant, à me protéger , et j'ai accepté l'inévitable : Les bras de ma mère n'étaient plus l'endroit du réconfort total..Il me fallait apprendre à vivre avec la peur..

Et là, elle m'abandonnait à nouveau...J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, je ne voyais personne...j'étais recroquevillé dans un coin de la pièce, attendant le moment où ma mère viendrait me rechercher...Elle l'avait promis..à 11h30 je serai là...on rentrera tous les deux manger à la maison...Et si elle ne venait pas ?

Tout à coup, une ombre se faufila devant moi...Je levai les yeux et vis une petite créature avec des cheveux jaunes et une totosse rose dans la bouche qui me regardait curieusement...Jusqu'à présent je n'avais jamais été confronté à d'autres enfants..Nous habitions un peu à l'écart du village, j'étais fils unique et ma mère était ma seule référence..Mon père aussi bien sûr, mais lui ; c'était plutôt une voix..qui grondait, qui râlait...Il n'avait pas le contact facile avec les enfants et pour moi c'était celui qui faisait la loi, celui qui m'empêchait d'être pleinement heureux...

-Coucou...tu veux jouer ?

Mes pleurs repartirent de plus belle...cette petite chose parlait, souriait, m'invitait à jouer avec elle...Je ne voulais pas la voir, ni lui répondre...Elle s'assit donc tranquillement à mes côtés et commença à déshabiller un poupon tout en fredonnant une comptine que je connaissais vaguement, ma mère me la chantait le soir pour m'endormir...

Elle parlait à son poupon comme une petite maman le ferait : « allez viens mon beau, je vais changer ta couche car tu sens pas la rose ...et je vais te mettre une jolie robe rose...j’écarquillais les yeux car c'était ridicule, ce poupon était un garçon...on ne met pas de robe à un garçon...

Alors, je me redressai pour le lui expliquer....et la petite créature éclata de rire...

-ohhhhhhh ! Tu sais parler ? je sais bien que c'est un garçon, mais moi je veux qu'il soit une fille, alors elle aura une robe....

Cette petite blondinette devint ma meilleure amie....Grâce à elle j'oubliai mes peurs, c'est elle qui me fit connaître un monde inconnu pour moi...Le monde de l'enfance ! Je n'avais vécu qu'avec ma mère, je ne connaissais pas l'insouciance et la gaîté de ces petits êtres...

Lorsque ma mère me récupéra à 11h30 je la regardai avec des yeux nouveaux...Elle voulait me garder avec elle l'après midi, mais je lui ai dit non...je préférais retourner à l'école..

Chaque jour je retrouvais Zélie et elle accourait vers moi dès que je franchissais la porte !

-Noah, Noah criait elle ! Viens ! Viens !

Et elle m'embarquait dans des histoires merveilleuses peuplées de fées, de dragons et de chevaliers..Elle avait une imagination débordante, et j'attendais chaque jour les rôles qu'elle m'attribuait dans ses histoires avec impatience...

Les années de maternelle passèrent très vite ! On eut la chance d'être ensemble dans les mêmes classes durant de nombreuses années....Je me fis aussi d'autres amis, primaire, collège et lycée furent des années folles..J'étais un garçon sportif , extraverti, ouvert, l'esprit vif...J'étais apprécié des profs mais aussi des élèves..Je garde de très bons souvenirs de toutes ces années et ça, je le dois à Zélie, c'est elle qui m'a ouvert au monde scolaire et à tous les autres...

Elle était devenue une magnifique jeune fille, longue, fine, sa crinière blonde bouclée encadrait un joli visage aigu plein de charme ..Mais c'était surtout ses yeux qui étaient magnifiques ! Bleus, comme le ciel, bleus comme la mer...Pas coquette pour deux ronds elle traînait inlassablement en jeans et tee shirt été comme hiver...un vieux blouson qu'elle tenait de son père servait pour la plupart des saisons...Si je réfléchis, je crois que je ne l'avais jamais vue en robe !

On venait tous les deux d'avoir notre Bac avec mention très bien, et depuis des années on pensait partir à Paris pour faire nos études...Zélie voulaient être prof de français, d'arts plastiques, dessin...oui, elle ne savait pas encore ce qu'elle aimait le mieux, mais ce qu'elle savait c'est qu'elle voulait enseigner à des enfants...

Moi, j'étais passionné de cinéma, et le métier de scénariste réalisateur me tentait depuis toujours...J'écrivais, je réalisais des petits films avec une caméra que mes parents m'avait offerte pour mes 15 ans...Je la traînais partout..j'avais des centaines d'heures d'enregistrées, des scènes prises sur le vif, d'autres plus cadrées...Je faisais partie d'une troupe de théâtre et c'est de là qu'était née ma passion pour l'écriture...

Nos parents n'étaient pas très chauds à l'idée de nous laisser partir si loin d'eux, ma mère surtout, qui était restée très fusionnelle avec moi...Nous habitions dans la banlieue de Strasbourg et pour elle Paris, c'était aussi loin que New York !!Mon grognon de père ne donnait pas son avis, il se demandait juste comment on allait pouvoir financer nos études, un appartement, et tout ce qui va avec....

Allez ! une p'tite toile !! C'est une artiste que j'adore, elle illustrera tout au long de cette semaine mes écrits....

Catrin Welz Stein




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